Il y a quelques jours, un rapport sur la consommation des médias réalisé par Zenith Optimedia et révélé par The Gardian, nous apprenait que le temps moyen consacré à la lecture des quotidiens dans le monde avait décliné de 25% entre 2010 et 2014, passant en moyenne de 21,9 minutes par lecteur et par jour à 16,3 minutes.
Cette décroissance devrait se poursuivre avec une prévision pour 2017 de 14,1 minutes.
Les magazines sont aussi concernés, avec 29% de baisse prévue entre 2010 et 2017, la lecture moyenne par jour s’établissant alors à 7,3 minutes.
Mais soyons attentif.
Comme le précise Jonathan Barnard, directeur de la division prévisions de Zenith Optimedia, «Même si l’imprimé est en baisse, les éditeurs n’ont jamais été lus par autant de personnes» et ce grâce à l’augmentation des équipements en mobiles, tablettes et à la consommation de presse en ligne sur le lieu de travail.
En France, l’étude Audipresse One portant sur 2014 et publiée en avril dernier, mettait en évidence que la lecture exclusivement sur papier ne représentait plus « que » 55% du temps consacré à cette activité (en baisse de 2 points en un an), alors que les lectures numériques représentent 45% de la consommation de la presse.
Dans son très complet rapport « Presse et numérique – L’invention d’un nouvel écosystème » remis le 2 juin à Madame Fleur Pellerin, Jean-Marie Charon (sociologue des médias CNRS/EHESS) nous interpelle :
« Chacun a conscience que la presse (au sens large) qu’il a connu ne reviendra pas et que le processus en cours est bien l’invention d’un nouveau monde, un nouvel écosystème…(…). Tenter de décrire le paysage de la presse et de l’édition numérique d’information et les nouvelles frontières qui s’y dessinent, c’est prendre la mesure de l’ampleur de la mutation dans laquelle chacun est plongé et cela pour longtemps. »
Les pratiques liées à la consommation de l’écrit, quel que soit son mode de diffusion, évoluent.
Les nécessaires nouvelles manières de traiter l’information au sens large (fond, forme, « crowdsourcing »…), les nouveaux entrants, l’influence réelle des « infomédiaires » (intermédiaires de l’information en ligne), elle-même concurrencée par la puissance des réseaux sociaux… ont pour inévitables conséquences la mutation profonde des organisations et des fonctionnements jusqu’alors installés.
Mais ni le besoin, ni le désir de s’informer, de se cultiver, de se distraire, de communiquer n’ont disparu.
Bien au contraire ! C’est donc bien à la compréhension de ce nouvel écosystème d’information qu’il convient de s’atteler… sans catastrophisme vain et en tablant sur la conquête de nouvelles opportunités.
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